L’après Copenhague nous laisse la gueule de bois avant les fêtes.

Une reflexion ci-dessous que je partage pleinement ( je n’ai pas lu le livre de Michel tarrier)  et qui est  le dernier sursis avant d’apprendre à survivre.

  

NOUS, PEUPLE DERNIER , peuple qui réchauffa sa planète

(ref au livre :http://perso.wanadoo.es/tarrieri/NousPeupleDernier/Ecologue-philosophe.html )

 

Après tant de siècles à conjuguer le verbe Avoir, nous restera-t-il un peu de temps pour conjuguer le verbe Être ?

Peuple dernier, nous le sommes pour de bon parce que bien trop engagés sur le chemin de l'irréversibilité et que le piège se referme sur nous. Aurons-nous le temps, in extremis, de réajuster notre humanité par une totale remise en question socioculturelle, un nouveau regard par l’éducation dès le plus jeune âge, le recours à une nouvelle économie en accroissance, un devoir de partage, une consommation éco-citoyenne du juste nécessaire, le renoncement à la folie des transports injustifiables, une approche moins anthropocentriste du Vivant, enfin par l’abandon de la mythologie nataliste, la démographie formatant in fine le tout ? D'ailleurs, nous refusons de croire ce que nous savons !

Cette philosophie de l'échec, c'est la fin des certitudes ancrées. Les valeurs héritées des monothéismes, puis inculquées par l’humanisme béat et justifiées par un capitalisme forcené, tendent à transformer la Terre en une fosse commune. Nous n’avons plus le temps d’attendre pour enfourcher un nouveau paradigme salvateur avant que les ressources géologiques ne soient taries et que la planète, déjà sous perfusion, ne tombe en déliquescence. Notre monde est au bout du rouleau. Seulement pour jouer les prolongations et gagner quelques générations, un effort de guerre est demandé et il faut opter pour un autre chemin.

 

Pour la première fois dans l’histoire de l’homme, nous sommes presque 7 milliards sur cette Terre où nous n’étions même pas 3 milliards il y a 50 ans !

 

Pour la première fois, nous nous montrons inhumains en asservissant les animaux par d'ignobles élevages concentrationnaires, en livrant une guerre sans merci à l'encontre des ultimes bastions de vie sauvage, jusqu'à exproprier nos cousins les Grands singes de leurs habitats originels.

 

Pour la première fois, l’humain est le sombre artisan d’une phase d’extinction massive des espèces, la sixième, celles des périodes anciennes ayant été de nature géologiques, climatiques ou évolutives, et n’illustrant alors qu’une étape dans un univers ponctué. Dans le cas présent, il semble bien qu’il n’y aura pas de succession au Vivant que nous éliminons irréversiblement. Notre humanité exterminatrice fait donc au jour le jour œuvre paléontologique en donnant naissance à un infini cortège de fossiles vivants, qu’il s’agisse d’espèces défuntes par colonisation des niches ou de pans entiers d’ensembles écosystémiques.

 

Pour la première fois, Homo sapiens modernicus modifie le climat. C’est tout autant grandiose que consternant. Les seules émissions de CO2 liées à l'utilisation d'énergies fossiles ont atteints 8,7 milliards de tonnes en 2008, après un bond de 29% depuis 2000 (Source : Global Carbon Project). C’est à peine si Dame Nature parvient à en récupérer la moitié (océans, forêts) et ces types de gaz à effet de serre perdureront jusqu'à deux siècles dans l’atmosphère. Aujourd'hui, un Français émet à l'année 8 tonnes de CO2 ; un Allemand : 9 tonnes ; un Nord-Américain : 21 tonnes... Un record mondial d'inconscience ! Si d'ici 2050 nous ne parvenons pas à réduire pour n'émettre que 2 tonnes par habitant, nous serons responsables d’un réchauffement de deux degrés et nous dégraderons le monde. On ne nous fera pas prendre des vessies pour des lanternes, le sommet de Copenhague fut un échec grandiose. Vouloir écologiser ou moraliser le capitalisme, ce serait le tuer ! Les jeux sont faits, nous allons vers le pire. La preuve : la plupart des nations sont en train de se suréquiper en armement.

 

Toutes ces « premières fois » seront aussi les dernières, puisqu’en induisant une suite de points de non-retour, de situations en cul-de-sac, elles ne peuvent qu'engendrer concomitamment notre perte inéluctable ? Vivrons-nous sans terres fertiles, sans eau et la tête dans le four ?

C’est un effroyable scénario, un réel déshéritement de main de maître et l’évidence d’une vie invivable que nous allons transmettre à nos enfants. Les pays les plus nantis qui survivront un temps ne seront même pas aptes à recevoir les hordes de réfugiés des terres occises. Ceux qui imaginent que les choses vont continuer ainsi sont soit d'impardonnables économistes, soit de cruels inconscients.