Que retenir du Grenelle de la mer ?
* Extension et renforcement du réseau français d’aires marines protégées
Un consensus pour aller plus loin en matière de protection des aires marines
a permis d’aboutir à un objectif historique de 10% d’aires marines protégées
d’ici 2012 et 20% d’ici 2020 dans les eaux territoriales et la Zone Economique
Exclusive.
Alors que l’ensemble des aires marines protégées, toutes catégories confondues,
est estimé actuellement à 64 802 km2 (soit près de 0,59% des 11 millions de km2
des eaux françaises) ce nouvel objectif représenterait 1,1 million de km2 en
2012 et 2,2 millions de km2 en 2020. Cela placerait la France en tête des
nations protectrices des océans. Pour atteindre cet objectif, l’Agence des aires
marines protégées œuvre pour la création de 8 parcs marins (PM) dans l’Hexagone
et 2 en Outre-Mer. Une commission pilotée par l’ancien ministre de la mer
devrait par ailleurs réfléchir aux possibilités de faire cesser le chalutage de
grands fonds qui ravage d’extraordinaires écosystèmes.
* Protection du thon rouge et du requin taupe
Pour parvenir à une protection du thon rouge, le gouvernement a soutenu la
proposition de son inscription dans la convention sur les espèces menacées
(CITES) <http://www.cites.
* Préservation de la mer de Corail
Face à la nécessité de protéger la mer de Corail entre la Nouvelle-Calé
* Réflexion sur l’industrie navale
La volonté de créer une filière française de démantèlement des navires
devrait aboutir sur un programme spécifique. Une réflexion va par ailleurs être
engagée quant à la construction de navires plus respectueux de l’environnement.
* Développement de l’énergie marine et lutte contre la pollution
Un programme sera lancé afin d’utiliser les énergies marines pour produire
de l’énergie, avec un objectif d’au moins 6000 MW installés d’ici à 2020.
La France défendra également un objectif de réduction mondiale des émissions de
gaz à effet de serre du transport maritime. Elle souhaite accélérer la réduction
de l’usage des phosphates et nitrates, de 40% d’ici à 2012-2014 sur les zones
les plus fragiles.
* Réactivation du Conseil interministériel de la mer
Le choix de coordonner à un niveau interministériel le processus et les
avancées sur le sujet de la mer est un engagement politique de poids, qui
permettra de construire une gouvernance maritime intégrée et efficace en France.
Des engagements aussi en matière de gouvernance
Le Ministre d’Etat Jean-Louis Borloo a annoncé la création d’un « Conseil de
l’Archipel France » pour permettre d’assurer une gestion intégrée de la mer, du
littoral et des bassins versants, ainsi qu’une implication forte de la France
dans la gouvernance internationale et européenne de la mer : promouvoir la
protection de la haute mer au-delà des zones de juridictions nationales, mener
des projets de coopération au niveau des mers régionales, défendre le rôle des
océans dans les négociations sur le climat, lutter contre les pavillons de
complaisance en matière sociale et dans la prévention des pollutions, la mise en
place d’une politique maritime européenne.
Que va-t-il se passer à présent ?
Le discours de Nicolas Sarkozy, le 16 juillet au Havre, ainsi que la
rédaction d’un « livre bleu » ont acté les décisions du Grenelle de la Mer et
l’engagement à protéger les ressources marines. Plusieurs défis se présentent
maintenant pour garantir à ses avancées une réussite totale. La question du
financement des différentes mesures du Grenelle de la Mer doit encore être
approfondie. Ce sera la tâche d’une commission mer et littoral qui devra fournir
des solutions de financement d’ici la fin de l’année. La question de
l’exploitation des différentes ressources encore présentes dans les océans se
posera également de façon accrue. La filière pêche doit notamment se
restructurer et les fonds publics presque équivalents au chiffre d’affaire de ce
secteur doivent être orientés vers des pratiques durables qui fournissent plus
d’emplois en pêchant moins de poissons. Enfin, si la France veut diffuser ses
idées et se doter d’un leadership dans la gouvernance internationale des océans,
elle devra aussi être soutenue par une majorité de pays dès l’année prochaine, à
la conférence de la Cites à Doha.