Quelques chiffres à méditer  :


Entre 1994 et 2006 l’Europe a financé 97260 dossiers « pêche” pour un montant cumulé de 8,5 milliards d’Euros. A chacun de ces dossiers correspond des financements complémentaires de la part des états et des régions.
3,6 milliards d’Euros sont allés à des bateaux (construction, modernisation, sorties de flotte) et 5,1 milliards à des opérateurs non directement impliqués dans l’extraction (aquaculture, infrastructures portuaires, structures professionnelles).
L’Espagne, comme on pouvait s’y attendre s’est taillé la part du lion avec 44% du total des financements européens.
 
Même si les subventions à la construction se sont arrêtées en 2004, la modernisation a poursuivi sur la lancée du « toujours plus grand toujours plus puissant ». C’est ainsi que les fonds structurels européens ont été le principal instrument de l’accroissement de l’effort de pêche et donc du déclin des stocks au point qu’en 2008, 87% de l’effort de pêche européen s’opérait sur des stocks au mieux en limite maximale d’exploitation quand ce n’était pas en voie d’extinction.
 
À noter que l’Albatun dos, thonier espagnol de 116 mètres de long  a bénéficié de 4,9 millions d’euros de fonds européens lors de sa construction. Et encore ne tient-il pas le record toutes catégories qui appartient à un bateau allemand, le Helen Mary dont la construction a été financée sur fonds européens à hauteur de 6,4 millions d’Euros...
 
Pour la France le top ten est constitué des dossiers suivants :
Le Joseph Roty 2, le seul surimiseur français (3,2 millions d’euros) ;
La construction du Glénan à Concarneau en 2002 (2,2 millions d’euros) ;
Celle de l’Avel Vad en 1996 à Concarneau (1,9 millions d’euros)
La modernisation (1999) puis la destruction (2004) du Viking Bank de Boulogne (1,7 millions d’euros)
Même scénario même port même année même montant pour le Dogger Bank
La mise à à la casse du Snekkar (Dieppe) en 2004 (1,6 millions d’euros)
Celle de l’Armen à Audierne en 2004
(1,5 millions d’euros)
Celle de l’Ile Tristan, toujours à Audierne la même année (1,5 millions d’euros)
Celle du Notre Dame de Salut à Fécamp en 2004 toujours (1,5 millions d’euros)
La construction du Bressay Bank à Boulogne en 2001 (1,5 millions d’euros)
 
 
Beaucoup de bateaux à la grande pêche dans cette liste
Il ya du souci à se faire pour le Bressay Bank construit 3 ans avant que ses homologues (Viking Bank et Dogger Bank) passent entre les mains des démolisseurs…
 
Pour leur part, les thoniers de Méditerranée ne se sont pas oubliés au passage : ils se sont partagés environ 15 millions d’euros sur la même période.