BRUXELLES, 19 mars 2008 (AFP) - Patrouilleurs en mer, avions, inspections
multipliées dans les ports: l'Europe a décidé cette année de renforcer la
surveillance de la pêche au thon rouge, alors que la surexploitation de ce
poisson très prisé devient endémique en Méditerranée.
Sur mer, treize grands patrouilleurs et 38 patrouilleurs côtiers de taille
plus réduite vont croiser durant la saison pour faire la chasse aux fraudeurs.
Ils seront épaulés par 16 avions.
Quatorze campagnes en mer sont programmées pour un total de 160 jours de
patrouille. Des inspections renforcées sont aussi prévues dans les principaux
ports. Au total, plusieurs dizaines d'inspecteurs, tant nationaux
qu'européens, seront mobilisées.
Ce plan réunit les ressources des sept pays européens les plus concernés
par la pêche au thon rouge: la France, l'Italie, l'Espagne, le Portugal, la
Grèce, Chypre et Malte.
Cela "marque un effort sans précédent en ce qui concerne tant l'ampleur des
opérations que les moyens techniques déployés", selon la Commission européenne.
Un groupe technique spécial sera constitué à Bruxelles dès le 1er avril
pour coordonner les contrôles. Il restera opérationnel jusqu'à la fin 2008.
L'objectif est de parvenir à au moins freiner la surpêche en Méditerranée
de l'espèce désormais menacée, qui a obligé l'an dernier à un arrêt prématuré
de la saison.
"Il faut toutefois que les Etats européens aillent beaucoup plus loin" en
assurant "la mise au rebut nécessaire des navires, jusqu'à ce qu'un équilibre
soit atteint entre la capacité de pêche et les possibilités", a souligné
récemment le commissaire européen à la pêche Joe Borg.
Selon un rapport du Fonds mondial pour la nature (WWF), la capacité de
pêche au thon rouge des pays riverains de la Méditerranée, membres ou non de
l'UE, représente le double du quota de prises autorisées au niveau
international.
La Turquie a la flotte la plus surdimensionnée, devant l'Italie, la France,
la Croatie et la Libye, estime le WWF, selon lequel il faudrait désarmer au
moins le tiers des navires pour respecter les limites.
La France demandera aussi à tous les Etats qui comptent des fermes
d'engraissement de thon (Croatie, Espagne, Malte...) d'être vigilants sur les
quantités livrées.
La Commission internationale pour la conservation des thonidés de
l'Atlantique doit également agréer des inspecteurs qui pourront contrôler tous
les bateaux pêchant en Méditerranée.
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