Bonjour à tous ,

une fois n'est pas coutume, je vous fais part de bonnes nouvelles personelles , et de moins bonnes nouvelles plutôt collectives :

les bonnes nouvelles personnelles , c'est que je rentre d'un périple au Mozambique , où j'ai effectué une vingtaine de plongées (heureux veinard..)

Et je n'ai pas été déçu !

Les côtes du Mozambique , en gros , ce sont des kms de dunes et de longues plages , avec beaucoup de vagues , de courants ( canal du Mozambique) , une forte houle .Des mangroves, des baies magnifiques aussi .Mais c'est aussi un réservoir de vie et de resources halieutiques extraordinaire !.

Ce que j' y ai vu est assez hallucinant :

- des espèces endémiques ou spécifiques pas vues ailleurs , la vie océane y est riche , complète, surprenante , belle ...

- des espèces courantes qui prolifèrent ( bancs de barracudas, carangues, thons, très nombreux ) en quantité mais aussi en taille : les poissons arrivent à des âges élevées et sont de taille importante , comparativement à tout autre lieu de plongée que j'ai pu explorer . Je n'ai jamais croisé de mérous aussi gros par exemple , ou même de poisson ange ou poisson empereur ...

- j'ai pu nager avec des dauphins ( ce qui est commun, en bande de 20 ou 30 individus , ca l'est moins ) , et voir des raies manta en qté importante exceptionnelles, (ce qui est beaucoup plus rare) car l'endroit regorge de plancton, zooplancton et phytoplancton au point que la visibilité qd elle est bonne n'est que de 15m , et ausis cotoyer de nombreux requins baleines , adultes et petits (très rare dans ces quantités) qui se gavent littéralement (krills, zooplancton) à quelques centaines de mètres des cotes .

Bref , le paradis ou presque … et croyez moi il y a longtemps que je n'avais pas vu un tel spectacle , mes derniers périples m'ayant plutôt montré des endroits en régression complète de biodiversité …

J'y ai retrouvé la joie de voir la nature dans un état brut , encore préservée des excès en tout genre : pollutions diverses, surpêche, destructions des écosystèmes, exploitation anarchique des ressources . Il y a encore des endroits préservés !

Tout ceci s'explique par le contexte : uniquement de la pêche de subsistance , les pêcheurs mozambicains pêchant un minimum pour leur consommation ou vente sur le marché local ( pas d'import /export , ou de chaine de refrigération) . Pas de pollution visible sur les plages , en raison de l'absence de produits de consommation courants autres que canettes de boissons , et paquets de cigarette, et quelques sacs plastique utilisés sur les marchés . Et enfin courant marin important "nettoyant" les cotes ( les plages d'ailleurs reculent de plusieurs mètres tous les ans … mettant en danger les habitations proches de la mer )

Le Mozambique , après 17 années de guerre civile , se reconstruit . ou plutôt est reconstruit par les expatriés de toute origine , qui introduisent la préoccupation écologique :

- j'ai assisté au ramassage des quelques déchets épars le long du village ( d’où une propreté élevée par comapraison aux autres pays africains ) une fois par semaine par plusieurs dizaines de bénévoles mozambicains , organisé par les expats.

- des poubelles ont été financées par les expatriés sur auto - imposition personelle de leur prestations locales , des fosses sont constituées pour eviter la dissémination , du tri local commence à se faire , des choix tactiques pour éviter de polluer les nappes phréatiques sont également réalisés .

- des associations de défense des ressources de la mer se créent , avec les difficultés de reconnaissance ( un an pour constituer et faire reconnaitre une association locale par les instances du Mozambique…. ) .

Bon , et alors ? quelle mauvaise nouvelle collective , je veux dire qui nous concerne au premier chef ?

la voilà : en ce début d'année 2008 , Le Parlement européen a adopté, à une large majorité, l'Accord de partenariat entre la Communauté européenne et la République du Mozambique. Cet accord a été signé pour une durée de cinq ans à partir de son entrée en vigueur (maintenant) et accorde des possibilités de pêche aux navires provenant de France, d'Espagne, d'Italie, du Portugal et du Royaume-Un, dont des licenses pour 35 bateaux français , le tout pour une somme dérisoire de 900 000 euros par an pour 10 000 tonnes de poissons à capturer .(texte et lien internet ci-dessous)

Le résultat sera clair : Destruction de cette faune et ces lieux , qui devraient être préservés , au titre d'une réseve marine internationale , pour conserver la biodiversité et les exceptionelles créatures marines qui y vivent : raies de toutes espèces, requins, dauphins, requins baleines , thons, barracudas, etc… qui sont pour la plupart en voie de disparition dans les autres régions du monde .

Question : comment agir et protéger , à l'heure où certains promettent démagogiquement de revenir sur les quotas , donc d'en offrir aux dépens des pays du Sud et de l'humanité entière en bradant les derniers espaces marins encore "vierges " ?

Ces questiosn i s'ajoutent à d'autres soucis existants comme partout ailleurs , notamment la prolifération croissante de plastique qui contribuent à tuer les raies mantas et les requins baleines qui avalent les particules de plastique présentes dans les eaux ..

Emerveillé , mais outré … voilà ou j'en suis , joie et coup de gueule , car , avant de donner des leçons à ces pays qui n'ont pas encore compris la richesse de leurs territoires , nous devrions chasser dans nos territoires de L'UE les pêcheurs en col blanc, qui négocient et bradent ceux qui appartient à ceux qui vont nous suivre .

A quand une Force Mondiale des Océans ?

Question subsidiaire : Le canal du Mozambique n'est pas dans les 40 % de surfaces marines revendiquées en réserve internationale selon la carte GP . Pourquoi ?

oubli, eco-système pas assez riche , ou non-nécessité par la richesse de cette zone qui n'est pas prioritaire en terme de sauvegarde ?

Réponses bienvenues .

En attendant , j'ai décidé de soutenir plusieurs fronts :

* AMAR , un association locale constituée au Mozambique (si vous voulez contribuer par un don, ,ils vendent des T-shirt à 10 € piece …) avec des français comme membres actifs

* Ecocean et whaleshark.org dont un chercheur Simon Pierce , apres de nombreuses etudes au Mozambique , a été contraint d'abandonner faute de fonds

http://ecocean.org/ http://www.whaleshark.org/index.jsp?langCode=fr

* soutenir Andrea Marshall une jeune chercheuse spécialisée dans l'etude des raies mantas (a abandonné également le Mozambique faute de moyens)

Bonnes volontés et soutien bienvenus également.

Daniel

"Défendons les Océans" : http://daniel.krupka.free.fr

"lnformations et nouvelles des Océans" : http://daniel.krupka.free.fr/les_niouzes.htm

"Participons aux cyberpétitions en faveur des Océans" : http://daniel.krupka.free.fr/favorite11.htm

P Save the Planet! Print only if necessary

PS : quelques stats en tonnes sur la pêche dans les eaux du Mozambique illustrent bien la tendance générales vers le pillage :

1950 Total de 55 000 tonnes dont 52 000 tonnes de pêche artisanale et 3 000 de pêche industrielle
1971Total de 107 000 tonnes dont 96 000 tonnes de pêche artisanale et 11 000 de pêche industrielle
1985 Total de 189 000 tonnes dont 139 000 tonnes de pêche artisanale et 50 000 de pêche industrielle
1993 Total de 153 000 tonnes dont 127 000 tonnes de pêche artisanale et 25 000 de pêche industrielle
2004 Total de 115 000 tonnes dont 93 000 tonnes de pêche artisanale et 22 000 de pêche industrielle

Entre 1950 et 2004, le total a été multiplié par 3, celui de la pêche artisanale par 1,8 et celui de la pêche industrielle par 7.
 

http://www.europarl.europa.eu/news/expert/infopress_page/033-12362-295-10-43-904-20071024IPR12340-22-10-2007-2007-false/default_fr.htm

 

ééèééè Accord de pêche entre la Communauté européenne et la République du Mozambique
Pêche - 25-10-2007 - 03:10

Le Parlement a adopté, à une large majorité, l'Accord de partenariat entre la Communauté européenne et la République du Mozambique. Cet accord a été signé pour une durée de cinq ans à partir de son entrée en vigueur et accorde des possibilités de pêche aux navires provenant de France, d'Espagne, d'Italie, du Portugal et du Royaume-Uni.


Le rapport d'Emmanuel Jardim Fernandes (PSE, PT) propose des amendements à la proposition de la Commission européenne visant essentiellement à améliorer les informations fournies au Parlement pour évaluer cet accord. Celui-ci a été adopté, dans le cadre d'une procédure de consultation, par 407 voix pour, 73 contre et 76 abstentions.

L'accord de pêche offre des possibilités de pêche accordées aux navires de la Communauté, selon le mode suivant :

Catégorie de pêche
Type de navire
Etat membre
Licences
Pêche thonière
Navires à senne coulissante (44)
Espagne
23

France
20

Italie
1
Pêche thonière
Palangriers de surface (45)
Espagne
21

France
15

Portugal
7

Royaume-Uni
2




La contrepartie financière s'élève à 900 000 EUR, qui doivent être payés annuellement par la Communauté pendant la période d'application du protocole. Cette contrepartie financière se compose d’un montant de 650 000 euros par an équivalant à un tonnage de référence de 10 000 tonnes par an, et d’un montant spécifique de 250 000 euros par an dédié au soutien et à la mise en œuvre de la politique sectorielle de la pêche du Mozambique.

Les licences de pêche sont valables pour une durée maximale d’un an, du 1er janvier au 31 décembre de chaque année. La redevance est fixée à 35 euros par tonne capturée dans la zone de pêche du Mozambique.

Les armateurs s’engagent à employer, pour la saison de la pêche au thon dans la zone de pêche du Mozambique, au moins 20 % de marins originaires de pays ACP, dont, si possible, au moins 40 % de Mozambicains. Les armateurs s’efforcent d’engager des marins supplémentaires en provenance des pays ACP.