Thon rouge : Greenpeace demande que l'ICCAT suspende la pêcherie pour

une durée non déterminée

26 octobre 2007

 

Paris, France Le 26/10/07 - La prochaine assemblée annuelle de

l'ICCAT, la commission internationale qui gère le thon en atlantique et

méditerranée, se tiendra du 8 au 18 novembre à Antalya (Turquie). Compte

tenu des risques avérés d'effondrement du stock, Greenpeace exige pour

la première fois que les délégations prononcent la fermeture de la

pêcherie jusqu'à ce que le stock montre des signes significatifs de

redressement.

« /Le « plan de sauvetage sur 15 ans » décidé par l'ICCAT l'an dernier

et entériné en juin 2007 par l'Union européenne est un échec patent car

cette année, nous avons pu constater que la surpêche et les pratiques

illégales continue d'augmenter./ » déclare Stéphan Beaucher, responsable

de la campagne Océans de Greenpeace France.

Depuis deux ans, Greenpeace sillonne les zones de pêches en Méditerranée

afin de documenter des infractions comme des transbordements illégaux et

des recours à des avions de repérage des bancs de thons pratiqués par

certains bateaux européens, asiatiques et nord-africains. *C'est la

première fois que l'organisation écologiste demande sur la pêcherie du

thon rouge un tel moratoire.*

Les Etats membres de l'Union européenne, ont déclaré plus de 20 000

tonnes de captures, soit un dépassement de 20% de leur quota légal. *Au

total, ils ont péché selon toute vraisemblance plus de 30 000 tonnes de

thon rouge, le double de leur quota.* Le 18 octobre dernier, « Midi

Libre » a par ailleurs dévoilé un scandale portant sur des captures

turques déclarées sous quota français par le biais de fausses

déclarations de pêche.

Le niveau non soutenable des captures réelles ces dernières années

(environ 50 000 tonnes/an pour un quota de 32 000 tonnes) a mené le

stock au bord de l'effondrement.

« /Le plan de Dubrovnik a été décidé en dépit de l'avis des experts

scientifiques et sa mise en œuvre s'est heurtée à une absence totale de

volonté politique de la part des pays pêcheurs. Nous assistons à une

pêcherie qui échappe au contrôle de son autorité de tutelle, avec un

taux record de pêche illégale. En lançant une procédure auprès de ses

états thoniers pour manquements graves à l'obligation de déclaration des

captures, la Commission Européenne n'a pu que constater l'échec de ce

plan et son propre échec/ » a ajouté Stéphan Beaucher.

*Pour Greenpeace, le principe de précaution justifie pleinement que la

pêcherie soit fermée pour une durée indéterminée*, le scénario de la

morue de Terre Neuve en 1992 étant encore dans toutes les mémoires.

Greenpeace a par ailleurs accueilli favorablement la demande de

ré-examen de la question thon rouge déposée par la délégation turque et

l'annonce faite par la délégation américaine qu'elle demanderait un

moratoire de 3 à 5 ans sur la pêcherie.

*La fermeture est une mesure d'urgence*. Cependant, pour prétendre

reprendre la pêcherie sur des bases saines et durables, d'autres mesures

seront nécessaires notamment la mise en place de sanctuaires pour la

reproduction, l'instauration de tailles minimales de capture

correspondant à la réalité biologique de l'espèce, la révision à la

baisse de la capacité des fermes d'engraissement ainsi qu'une lutte

efficace contre la pêche pirate.

« /Il n'est pas trop tard pour sauver le thon rouge de Méditerranée. Il

faut simplement en avoir la volonté politique ; dès lors les moyens

suivront !/ » conclut Stéphan Beaucher.