Adoption du premier plan d'action mondial contre la surpêche du thon
Un
homme transporte des thons au marché aux poissons à Tokyo le 26 janvier 2007
(Photo Yoshikazu Tsuno/AFP) |
Vendredi 26 janvier 2007, 18h38
Les cinq organismes internationaux chargés de réguler la pêche au thon ont
adopté vendredi le premier plan d'action au niveau mondial pour sauver cette
espèce, menacée de surpêche en raison de l'engouement mondial pour la cuisine
japonaise et le poisson cru.Toutefois, ce plan, adopté à l'issue d'une conférence
internationale de cinq jo
Le plan vise à coordonner les politiques de ces cinq
organismes, qui représentent une soixantaine de pays et qui décident le
Le plan prévoit d'améliorer la coordination entre les
cinq organismes en matière de contrôle du commerce mondial du thon, au moyen de
systèmes d'étiquetage ou encore de partage d'informations.Il
prévoit également la mise en commun des listes noires des bateaux accusés de
pratiquer la pêche illégale.
En revanche, aucun système mondial de quotas de pêche
n'a été adopté car "ce n'était pas le but de la réunion", a
expliqué Katsuma Hanafusa,
un responsable de l'Agence des pêches japonaise.
"La conférence avait pour but de fixer une
orientation générale. Si nous avions essayé d'inclure des objectifs chiffrés
dans le plan, la négociation ne se serait jamais terminée", a-t-il plaidé.Les stocks de thon sont actuellement en
danger d'extinction commerciale, notamment en raison de l'engouement mondial
pour la cuisine japonaise qui fait largement appel au thon cru sous forme de
"sushi" et de "sashimi".Selon les
scientifiques, le nombre actuel de prises est trois fois supérieur à celui qui
permettrait un renouvellement optimum de l'espèce."Le simple fait que les
cinq organisations se soient réunies est en soi un événement
significatif", s'est félicité le délégué américain à la conférence de
Kobe, David Balton."Mais le véritable test sera
de voir si les engagements pris à Kobe se traduiront vraiment par des actions
concrètes", a-t-il déclaré à l'AFP.
Du côté des écologistes, la déception était perceptible."La
semaine écoulée a été très occupée pour tout le monde, mais malheureusement ce
n'est pas une semaine historique pour le thon. La réunion n'a pas débouché sur des actions concrètes", a
déclaré Katherine Short, chargée du dossier de la pêche au sein de
l'organisation de défense de l'environnement WWF.
La Commission internationale pour la conservation des
thonidés de l'Atlantique et la Commission de protection du thon du Pacifique
ont déjà adopté d'importantes diminutions de quotas de pêche.En
novembre, les quotas de pêche au thon en Mediterranée
ont été réduits de 32.000 tonnes en 2006 à 29.500 tonnes cette année.Ces réductions ont été soutenues par le Japon, dont
les 127 millions d'habitants raffolent de poissons et coquillages crus et qui
est de très loin le premier consommateur mondial de thon. Tokyo a notamment
accepté de diviser par deux ses captures de thons rouges du sud à compter de
cette année.Mais les organisations de défense de
l'environnement estiment que ces mesures ne vont pas assez loin, et que
seuls des gestes draconiens et immédiats, comme une réduction du nombre de
bateaux de pêche autorisés dans chaque pays --question qui n'a pas été abordée
à Kobe--, pourraient encore empêcher les thons de disparaître des océans.
Les cinq gendarmes de la pêche au
thon (Commission internationale pour la conservation des thonidés de
l'Atlantique, Commission des pêches du centre-ouest de l'océan Pacifique,
Commission des thonidés de l'océan Indien, Commission interaméricaine du thon
tropical et Commission de conservation du thon rouge du sud) se retrouveront en
janvier ou février 2009 en Europe.